Allocataires du RSA, éxilé.e.s : mêmes préjugés, même combats

Un groupe d'allocataires du RSA réunis dans un dispositif de démocratie participative sur Hazebrouck et un groupe de personnes réfugiées et/ou exilées accompagnées par Terre d'Errance Steenvoorde et le CADA de Cassel vont se rencontrer autour d'une thématique qui leur est commune : les préjugés dont ils et elles sont victimes. Mis en lumière lors de la dernière campagne électorale, les stéréotypes à l'encontre de ces deux groupes peuvent se recouper (assistanat, parasitisme, fraudeur, dangereux, etc.) et susciter le rejet. La volonté du projet est de pouvoir construire une parole commune, que les hommes et les femmes de ces deux groupes pensent, construisent et développe leur point de vue et leur réalité et soient capable de la porter dans l'espace publique. Nous utiliserons ensuite le média artistique et/ou culturelle pour faire entendre cette réponse et la rendre accessible au plus grand nombre, en créant ensemble un outil adapté qui permettra d'interpeller les citoyen.ne.s et susciter réflexion et débat.

Contexte

Cette initiative est née de la volonté première du groupe d'allocataires au RSA, réuni dans un dispositif de démocratie participative, Parole de Citoyens, de réfléchir aux stéréotypes véhiculés sur les personnes vivant des minima sociaux, et d'une façon plus large sur les préjugés tenaces qui frappent les populations pauvres. Dans ce cadre E-graine Hauts-de-France est sollicitée pour intervenir auprès du groupe et éventuellement travailler avec elles et eux sur cette question des préjugés et sur les réponses à y apporter, en lien avec le coordinateur du dispositif Parole de Citoyens.

E-graine a rencontré ce collectif d'une dizaine de personnes au début du mois de mai pour présenter ses actions, sa méthode autour de l'éducation populaire et voir si le collectif voulait véritablement travailler avec nous. Durant cette réunion, la question des stéréotypes et des préjugés a intéressé le groupe et les réflexions se sont rapidement orientées autour des similitudes avec le traitement médiatique des exilés. L'idée a commencé à germer de rencontrer des groupes de personnes exilées, en lien avec l'association Terre d'Errance de Steenvoorde et/ou le CADA de Cassel, afin de se découvrir, de partager sur leurs expériences et de construire ensemble une parole médiatique visant à déconstruire les préjugés et rappeler une humanité commune.

Partenaires locaux

– CRIC

– CSE d’Hazebrouck

– AFPA d’Hazebrouck

Publics concernés

Allocataires du RSAzebrouc

Objectifs du projet

– Permettre aux participant.e.s de se rencontrer, de prendre la parole et leur place sur un territoire

– Accompagner le groupe dans la création d'un projet collectif commun, à l'intersection de l'éducation populaire, des arts et de la parole citoyenne

– Développer et proposer cet outil dans l'espace publique

Activités

– Rencontre du groupe du Forum Permanent de l'Insertion Parole de Citoyens et cycle de 4 à 5 ateliers de 2h pour préparer le travail.

– Premier atelier d'éducation populaire sur la question même des stéréotypes, de leur construction et leur généralisation. Puis d'autres ateliers suivront autour des préjugés spécifiquement liés à l'origine sociale et économique, en lien notamment avec une exposition d'ATD quart-monde.

 – Enfin, nous travaillerons sur la rencontre interculturelle et la déconstruction de nos représentations stéréotypées des migrations, ainsi que le discours médiatique véhiculé autour de celles-ci.

– Prise de contact avec des personnes en situation d'exil ou de demande d'asile via l'association Terre d'Errance de Steenvoorde et le CADA de Cassel.

– Rencontre des acteurs sociaux et associatifs.

– Rencontre et constitution d'un groupe de personnes exilées qui voudraient témoigner de la réalité de leur parcours et des stéréotypes dont ils peuvent être victimes.

– Préparation à la rencontre avec le groupe d'Hazebrouck. 

– Rencontre des deux groupes autour des stéréotypes partagés ou différents. On peut imaginer d'animer ces ateliers d'échange et de rencontre avec des petits jeu de rôle. La méthode sera en revanche toujours participative, ludique et interactive.

– Début du recensement des convergences et difficultés pour le groupe dans son ensemble.

– Choix des thématiques sur lesquelles le groupe voudra porter le débat devant les citoyen.ne.s du territoire.

– Construction d'un outil culturel, médiatique ou artistique en fonction des envies et attentes du groupe pour porter leur parole dans l'espace public. Cela peut aller d'une exposition photo, une série de podcast, de la déclamation de rue, une vidéo, etc. Pour alimenter cette réflexion autour d'un outil pertinent, le groupe sera accompagné par le médiateur du CRIC (Collectif Réseau Insertion Culture) qui leur donnera à voir ce qui existe sur le territoire, ce qui peut se faire, alimenter l'univers des possibles.

– Ensuite il pourra mettra en lien ce groupe mixte avec une structure professionnelle (radio indépendante locale, compagnie de théâtre par exemple) qui accompagnera la réalisation collective de cet outil.

– Rendu final de l'outil créé conformément aux attentes du groupe et organisation de temps forts pour porter la parole du groupe et susciter le débat. Il va de soi que les temps de débat et de réflexion seront adaptés en fonction de l'outil créé.

Résultats

– Rencontre interculturelle et constitution d'un groupe d'hommes et de femmes pérenne.

– Partir des ambitions du groupe, de leur désir d'agir, pour utiliser un média artistique et/ou culturel (en lien avec un médiateur culturel du territoire) pour traduire et porter leurs convictions, revendications.

– Créer de nouvelles rencontres et des espaces de dialogue entre ce groupe mixte et des citoyens, institutions ou encore politiques grâce au déploiement de leur construction collective dans l'espace public.